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Formulaire de soins aux Personnes Agées

Post infarctus du myocarde

Littérature consultée à la date du : 10/01/2022

  • En post infarctus du myocarde, les mesures d'hygiène de vie conventionnelles et une réhabilitation cardiaque sont recommandées, à adapter selon les caractéristiques et désirs du patient âgé.
  • La prise en charge chez la personne âgée ne diffère pas de celle de la population générale sauf pour la durée du double traitement antiplaquettaire (DTAP).
  • La durée du double traitement antiplaquettaire (DTAP) après un syndrome coronarien aigu peut être éventuellement réduite (6 mois au lieu de 12 mois) si le risque de complications hémorragique sévère est élevé ou si le traitement est mal toléré. Ainsi, une évaluation du bénéfice-risque est nécessaire en concertation avec le patient ainsi qu’un suivi plus régulier. Une protection gastrique avec IPP doit être envisagée$​​​​​​. Si le risque hémorragique est excessif, la monothérapie antiplaquettaire peut être considérée. 
  • En post infarctus du myocarde, un traitement médicamenteux de prévention cardiovasculaire secondaire est recommandé, comprenant l'acide acétylsalicylique et une statine (simvastatine).
  • Concernant la prise d’acide acétylsalicylique, une protection gastrique peut être envisagée chez les personnes âgées de plus de 80 ans ou avec une comorbidité importante, antécédents d’ulcère gastro-duodénal ou d’ulcère avec complications (hémorragie, perforation), pour autant que les effets indésirables de la prise d’IPP à long terme ne contrebalancent pas les bénéfices gastro-intestinaux escomptés (voir Répertoire CBIP 3.1).
  • Un IECA (lisinopril) et un bêta-bloquant (bisoprolol) sont certainement également recommandés en cas d'insuffisance cardiaque ou de dysfonctionnement ventriculaire gauche. Les IECA doivent même être envisagés chez tous les patients en l'absence de contre-indication.
  • En complément d'un traitement médicamenteux optimal, une stratégie invasive (angioplastie percutanée ou pontage coronarien par greffon) reste bénéfique chez des sujets fort âgés.

Traitement

Sélectionné

  • Sur base de preuves solides dans la littérature, l’acide acétylsalicylique (75-100mg par jour) est recommandée en prévention secondaire après un infarctus du myocarde.
  • En cas de mise en place d’un stent, voir également Post mise en place d'une endoprothèse coronarienne (Système cardiovasculaire - ischémie myocardique.
  • En cas de faibles doses d’acide acétylsalicylique dans le cadre d’un risque cardiovasculaire une protection gastrique peut être envisagée chez les personnes âgées de plus de 80 ans ou avec une comorbidité importante, antécédents d’ulcère gastro-duodénal ou d’ulcère avec complications (hémorragie, perforation), pour autant que les effets indésirables de la prise d’IPP à long terme ne contrebalancent pas les bénéfices gastro-intestinaux escomptés (Répertoire CBIP 3.1)
Voir aussi Formulaire PA, chapitre 'Prévention cardiovasculaire'.

Médicaments sélectionnés

  • Le clopidogrel en monothérapie n'a qu'une place limitée dans la prévention cardio-vasculaire secondaire. Il est surtout utilisé lorsque l'acide acétylsalicylique est contre-indiqué ou n'est pas toléré, mais il n'a pas été étudié spécifiquement dans ces populations (voir Répertoire CBIP).
  • La survenue d’une  complication gastrointestinale sévère sous acide acétylsalicylique ne justifie pas un passage au clopidogrel ; dans ce cas, l’association à l’aspirine d’un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) est plus utile$​​​​$​​​​.  ​​​​​ 

Voir aussi Formulaire PA, chapitre 'Prévention cardiovasculaire'.

Médicaments sélectionnés

  • Le double traitement antiplaquettaire (DTAP) a une place après un syndrome coronarien aigu (généralement 12 mois).
  • Les directives actuelles (2016 ACC/AHA $​​​​​​​​​,2017 ESC$​​​​​)  mettent, toutefois, en évidence l’importance d’évaluer les bénéfices-risques de cette bithérapie chez les patients à haut risque d’hémorragies sévères. Or, le risque hémorragique augmente chez les personnes âgées, d’autant plus que la fonction rénale tend à diminuer avec l’âge et la prévalence de comorbidités est plus élevée. Ainsi, chez ce groupe, il est nécessaire d’évaluer les différents facteurs de risque de complications hémorragiques et d’éventuellement réduire le temps de la DTAP (6 mois au lieu de 12 mois). Un outil disponible est le score HAS-BLED. Une protection gastrique avec IPP doit être envisagée$​​​​
  • Si le risque hémorragique est excessif, la monothérapie antiplaquettaire peut être considérée. 

Médicaments sélectionnés

Le bénéfice d'une statine en prévention secondaire a été démontré, quel que soit le taux de cholestérol$​​.  Tous les patients présentant une maladie cardio-vasculaire athérosclérotique documentée, quel que soit leur taux de LDL-C, doivent commencer un traitement par statine, sauf en cas de contre-indication ou d'espérance de vie courte.
Voir aussi Formulaire PA, chapitre 'Prévention cardiovasculaire'.

Médicaments sélectionnés

Les mesures d'hygiène de vie suivantes sont recommandées$$​:

  • Arrêt du tabagisme.
  • Contrôle strict de la pression artérielle.
  • Contrôle du poids et du régime alimentaire.
  • Pratique d'exercices physiques.

Une synthèse méthodique de la Cochrane Collaboration montre qu'une réhabilitation en cas d'ischémie myocardique, chez des patients ayant présenté un infarctus du myocarde et une revascularisation, apporte une réduction relative de la mortalité cardiovasculaire de 10,4 à 7,6 % (NST 37) versus absence de réhabilitation$.

Une étude d'observation a montré l'intérêt, chez des patients post syndrome coronarien aigu, pontage ou remplacement valvulaire, d'une réhabilitation cardiaque en termes de diminution de la mortalité$.

Sauf contre-indication, un traitement par un IECA sera instauré à partir de 24 heures après l'infarctus chez les patients qui présentent des signes de dysfonction ventriculaire gauche ou d'insuffisance cardiaque, de l'hypertension, un diabète, ou un antécédent d'infarctus du myocarde,  dans le but de prévenir le remodelage du ventricule gauche. Cependant, le traitement doit être envisagé chez tous les patients en l'absence de contre-indication.

Médicaments sélectionnés

Dans la plupart des indications, les sartans sont aussi efficaces que les IECA, mais les preuves d'efficacité des IECA sont plus fortes. Les sartans peuvent être utilisés lorsqu'un IECA est indiqué, mais que celui-ci provoque par ex. de la toux (voir Répertoire CBIP).

Médicaments sélectionnés

Une diminution de la mortalité a été démontrée à moyen-terme après un évènement cardiovasculaire ischémique.  Certaines études suggèrent qu'avec la prise en charge actuelle de l'infarctus aigu du myocarde, l'administration systématique de bêta-bloquants en prévention secondaire est devenue moins importante (voir Répertoire CBIP). Elle reste certainement recommandée chez les patients qui présentent une insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection réduite ou de l'angor.

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Médicaments sélectionnés

  • Une RCT$incluant des patients âgés d'au moins 80 ans présentant un infarctus du myocarde non STEMI (ou plus rarement un angor instable) montre le bénéfice (en termes de prévention d'une récidive d'infarctus, d'une revascularisation d'urgence, d'un AVC ou d'un décès) d'un traitement invasif en plus d'un traitement médical optimal.
  • l'ajout d'une revascularisation à un traitement médical semble, versus ce traitement médical seul, améliorer la qualité de vie chez des personnes âgées (de moins 70 ans à plus de 80 ans)$ sans différence significative entre pontage ou angioplastie percutanée$.
  • Il faut bien sûr tenir compte de la fragilité du sujet, qui invite à prendre en considération des techniques moins invasives. Cependant, il n'y a pas de limite d'âge supérieure pour réaliser une reperfusion coronaire, particulièrement pour l'angioplastie percutanée.

Non sélectionné

Dans le post infarctus du myocarde, le prasugrel ne doit pas être prescrit chez des patients âgés d'au moins 75 ans et/ou de moins de 60 kg en raison d'un risque hémorragique accru.