• Une étude épidémiologique suggère un effet protecteur d’un régime méditerranéen, riche en oméga 3 (consommation de poissons gras au moins 2 x par semaine) sur le risque de développer une rétinopathie diabétique très sévère.

Non médicamenteux :

Une étude prospective$​​​​​​​​​​​réalisée au sein de la cohorte de patients diabétiques inclus dans la RCT PREDIMED (une étude sur l’effet préventif cardiovasculaire d’un régime méditerranéen chez des patients avec facteurs de risques cardiovasculaire) a évalué l’impact de ce régime riche en oméga 3 sur les événements associés à la rétinopathie. Les patients diabétiques (âgés de 55 à 80 ans) qui avaient atteint le seuil d’ingestion de 500mg par jour d’oméga 3 (ce seuil est atteint avec la consommation de poisson gras 2 fois par semaine) ont eu un risque réduit de moitié de développer une rétinopathie diabétique très sévère (HR = 0,52 avec IC à 95% de 0,31 à 0,88). Le caractère observationnel de cette étude ne permet pas d’exclure des potentiels facteurs confondants. Par exemple, la cohorte de patients ayant atteint le seuil de consommation de 500mg d’oméga 3 étaient plus jeunes, étaient plus nombreux à fumer, étaient moins nombreux à souffrir d’hypertension ou à prendre des anti-hypertenseurs et utilisaient moins d’insuline$​​​​​​​​​.

Médicamenteux : 

L'étude UKPDS, publiée en 1998, avait démontré qu'un traitement hypoglycémiant 'intensif' (HbA1c entre 7 et 7,5 %) réduisait le risque de complications microvasculaires liées au diabète (en particulier de rétinopathie)$​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​.

L'étude ACCORD a examiné l'effet d'un contrôle glycémique très intensif, d'un contrôle tensionnel et de l'ajout d'un fibrate à une statine sur les complications micro- et macrovasculaires des diabétiques de type 2 par comparaison à un traitement intensif$​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​. Comparée à la simvastatine seule, un contrôle très intensif du diabète et l'addition de fénofibrate à la simvastatine avaient un effet favorable sur la progression de la rétinopathie (critère de jugement intermédiaire). Il importe cependant de remarquer que, dans les mêmes études, les différences n'étaient plus significatives pour un critère de jugement plus fort (perte modérée de vision, c'est-à-dire au moins trois lignes sur la carte ETDRS)$​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​.

Une méta-analyse de la Cochrane a évalué le contrôle tensionnel dans la rétinopathie diabétique. Le contrôle tensionnel intensif réduit l’incidence de la rétinopathie, augmente les hypotensions mais n’influence pas la progression de la rétinopathie déjà existante$​​​​​​​​​​​​​​​​​. La qualité des preuves disponibles pour évaluer la question est faible (groupes et designs d’études hétérogènes, risque de biais pour la moitié des études incluses) et d’autres données seraient nécessaires pour préciser les catégories de patients, les choix thérapeutiques et les cibles les plus utiles pour un impact bénéfique sur la rétinopahtie.

Le traitement de l’hypertension reste cependant important pour la prévention cardiovasculaire et l’apparition ou la progression de la néphropathie$​​​​​​​​​​​​​​​​​.

Conclusion
Les études montrent un effet favorable d'un traitement hypoglycémiant 'intensif' et d'un contrôle tensionnel et lipidique intensif sur les complications microvasculaires liées au diabète. Ces données doivent êtres mise en balance avec l'augmentation des effets indésirables observée lors de traitements très intensifs du diabète, sans avantage établi au niveau de la prévention des complications macrovasculaires.

La rétinopathie fait partie des complications microvasculaires du diabète de type 2. Environ 1 patient sur 3 va développer cette complication$​​​​​​​​​​​.