Formulaire de soins aux Personnes Agées
BPCO - exacerbation aigüe
Littérature consultée à la date du : 29/01/2020
- En cas d'exacerbation aiguë de BPCO, le premier pas est un bêta 2 -mimétique à courte durée d'action.
- En cas d'insuffisance, on ajoute des corticostéroïdes systémiques (méthylprednisolone).
- Les antibiotiques ont une place en l'absence d'amélioration et chez des patients très malades.
Introduction
Il n’existe pas de consensus sur la définition d’une exacerbation de BPCO, mais la plupart des guides de pratique acceptent comme caractéristiques spécifiques : une dyspnée accrue, une augmentation du volume et de la purulence des expectorations
La sévérité d’une exacerbation est généralement évaluée en fonction de la symptomatologie, de l’examen clinique, des explorations fonctionnelles respiratoires, de la radiographie, des valeurs des gaz artériels et d’autres examens de laboratoire
- dyspnée très prononcée
- tachypnée (> 25/min)
- tachycardie (> 110/min)
- respiration à lèvres pincées
- mobilisation des muscles respiratoires accessoires
- confusion aiguë
- cyanose d’installation récente ou œdème périphérique
- diminution significative des activités
Les facteurs de risque d'une exacerbation sont : âge avancé, BPCO sévère, IMC réduit, poursuite du tabagisme, antécédents d'hospitalisation pour exacerbation et comorbidités (cardio-vasculaire, diabète, insuffisance rénale)
Définitions et classification
Les exacerbations aiguës sont généralement provoquées par une inflammation qui est à son tour la conséquence d'une infection (virale ou bactérienne) ou de la pollution aérienne. Dans quelques 30% des cas, aucune cause manifeste n'est observée
Traitement
Sélectionné
Non médicamenteux
En cas d'exacerbation sévère de la BPCO : Programme de rééducation pulmonaire
La rééducation pulmonaire à l’hôpital après une exacerbation pourrait être un moyen utile d’éviter les récidives et de diminuer le nombre d’hospitalisations, et éventuellement diminuer la mortalité
Médicamenteux
Première étape : Β2-mimétique à courte durée d'action
Médicaments sélectionnés : salbutamol
Les GPC
Alternative pour la première étape: si les β2-mimétiques à courte durée d'action sont contre-indiqués : Anticholinergique à courte durée d'action
Médicaments sélectionnés : ipratropium
Si un β2-mimétique à courte durée d'action n'est pas toléré ou est contre-indiqué, on peut utiliser un anticholinergique à courte durée d'action.
Médicaments sélectionnés
Deuxième étape: si les β2-mimétiques à courte durée d'action sont insuffisants : Ajouter un anticholinergique à courte durée d'action
Médicaments sélectionnés : fénotérol + ipratropium
La plupart des directives s'accordent à dire que les deux produits peuvent être utilisés ensemble pour augmenter leur effet
Seule l'association fénotérol ipratropium est disponible comme aérosol doseur sur le marché belge.
Médicaments sélectionnés
Troisième étape: si les médicaments précédents ne suffisent pas : Ajouter un corticostéroïde systémique
Médicaments sélectionnés : méthylprednisolone
En cas d’effet insuffisant lors de l’instauration ou de l’augmentation de la dose des bronchodilatateurs à courte durée d’action, il est recommandé d’instaurer un traitement par corticostéroïdes systémiques. Cet avis repose sur les données suivantes :
- Les GPC recommandent des traitements courts avec des corticostéroïdes administrés par voie orale ou parentérale
$ $ $ $ . - Ce traitement montre un effet favorable au niveau spirométrique et clinique. Les corticostéroïdes systémiques préviennent mieux la survenue d’échecs thérapeutiques versus placebo
$ $ . - Selon une étude récente, un traitement de 5 jours est non-inférieur à un traitement de deux semaines
$ . Une synthèse méthodique Cochrane confirme qu’une cure de courte durée (5 jours) est probablement aussi efficace qu’une cure de plus longue durée (10-14 jours)$ . Ces résultats nécessitent néanmoins d’être confirmés dans des études bien conçues. Vu la courte durée du traitement, une réduction progressive de la méthylprednisolone n'est pas nécessaire.
Quatrième étape: sous conditions strictes : Antibiotiques: aminopénicilline
Médicaments sélectionnés : amoxicilline + acide clavulanique
En règle générale, les antibiotiques ne sont donc pas indiqués en cas d'exacerbation de BPCO (GRADE 1A) (Bapcoc)
Les antibiotiques sont, par contre, indiqués dans les cas suivants
- Stade GOLD D
- forte dégradation de l'état général et fièvre > 38°C
- nette augmentation des expectorations fortement purulentes (GRADE 2C)
- amélioration insuffisante après deux à quatre jours malgré une bronchodilatation maximale et des glucocorticostéroïdes oraux
- CRP > 40 mg/L ; CRP 20-40 mg/L + présence d'expectorations purulentes
L'administration d'antibiotiques doit toujours aller de pair avec une optimalisation de la bronchodilatation à courte durée d'action et avec l’administration de corticostéroïdes systémiques.
Les données suivantes ont été prises en considération :
- L'antibiothérapie est efficace chez les patients hospitalisés dans un service de soins intensifs. Par contre, les résultats pour les patients hospitalisés et ambulatoires présentant une BPCO sont non concordants (Synthèse méthodique Cochrane)
$ . - Il existe une différence significative mais peu pertinente du point de vue clinique dans la fréquence d'échec du traitement entre l'antibiothérapie (amoxicilline et acide clavulanique) et un placebo dans les exacerbations légères à modérées (RCT)
$ .
Choix de l'antibiotique (Bapcoc)
Dans le cas où un antibiotique est indiqué, dans une exacerbation aiguë de BPCO, amoxicilline-acide clavulanique orale est le premier choix pour le traitement antimicrobien.
Médicaments sélectionnés
Alternative pour la quatrième étape: en cas d'allergie à la penicilline non IgE médiée : Céphalosporines deuxième génération
Médicaments sélectionnés : céfuroxime
Le céfuroxim est un céphalosporine de deuxième génération. Les céphalosporines, y compris par voie orale, constituent rarement un premier choix dans la pratique ambulatoire. Les céphalosporines peuvent toutefois avoir une place en cas de résistance documentée à la pénicilline ou aux aminopénicillines, ou en cas d’allergie à la pénicilline non IgE-médiée Répertoire CBIP 11.1.1.2
Alternative pour la quatrième étape en cas d'allergie à la pénicilline non IgE médiée: cefuroxim (Bapcoc 2019)
Médicaments sélectionnés
Alternative pour la quatrième étape: en cas d'allergie à la penicilline IgE médiée : Quinolones
Médicaments sélectionnés : moxifloxacine
Alternative pour la quatrième étape en cas d'allergie à la pénicilline Ig E médiée: moxifloxacine (Bapcoc).
- Le traitement devra être instauré uniquement en l’absence d’alternative thérapeutique et après évaluation approfondie du rapport bénéfice/risque voir Utilisation rationnelle des antibiotiques: Considérations générales: quinolones
- L’utilisation doit être évitée chez les patients ayant présenté des effets indésirables graves lors de l’utilisation antérieure de médicaments contenant une (fluoro)quinolone.
- Le traitement doit être immédiatement interrompu en cas de suspicion d’un effet indésirable grave,
Sous conditions strictes : Oxygène
Médicaments sélectionnés : oxygène
L'administration d'oxygène est une option lorsqu'il est possible de mesurer les gaz sanguins et au moins la saturation en oxygène
Chez les patients atteints de BPCO, il y a un risque de rétention de CO2
Référer au spécialiste
En cas d'exacerbation sévère de la BPCO : Adresser le patient au spécialiste
Une hospitalisation est nécessaire d'urgence en présence d'au moins un symptôme d'alerte:
- signes d'épuisement
- cyanose
- baisse de l’état de conscience
Une hospitalisation est nécessaire en cas d'exacerbation sévère de la BPCO (présence d'un ou plusieurs des symptômes suivants : dyspnée au repos ; recrutement des muscles respiratoires accessoires ; fréquence respiratoire > 30/min ; fréquence cardiaque > 120/min ; saturation en oxygène ≤ 90%) lorsque:
- il n'y a pas d'amélioration dans la demi-heure qui suit l'instauration de la bronchodilatation
- il n'y a pas suffisamment de possibilités de soins à domicile
- il y a une comorbidité sévère
- une hospitalisation s'est toujours avérée nécessaire lors des précédents épisodes d'exacerbation
Non sélectionné
Non médicamenteux
Physiothérapie
Il n'y a pas de place pour la physiothérapie en cas d'exacerbation (GOLD)
Sur base de preuves limitées, une rééducation pulmonaire après une exacerbation pourrait être un moyen utile permettant de prévenir les récidives et de réduire le nombre d'hospitalisations et éventuellement la mortalité
Médicamenteux
Mucolytiques
Les mucolytiques n'ont pas de place en cas d'exacerbation (GOLD)